Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Similitudes
9 juin 2007

Mutisme

« T’as un souci ? »

« Non… Pourquoi ? »

« Je te sens pas comme d’habitude. Dis-moi ce qui va pas. »

« Mais ça va, j’te dis… »

Je n’ai jamais su mentir… Mais je n’ai jamais su dire la vérité. Trop pesante, trop ancrée dans les intestins, impossible à déloger, alors que ça ferait tellement de bien. Alors que j’ai envie de la hurler, hurler jusqu’à en perdre le souffle, jusqu’à en chialer de douleur, mais jusqu’au soulagement.

« Quelque chose ne va pas ? »

« Si, ça va. »

« Je te sens… abattue. »

« Mais non, ça va. Un peu fatiguée peut-être. »

C’est à elle que la vérité est la plus difficile à dire, pourtant c’est à elle que je déteste le plus mentir. Mais je n’ai jamais été capable de lui dire que ça n’allait pas. Elle a trop trimé pour moi. Je n’ai pas le droit de lui jeter à la figure que quelque part, elle a raté un petit quelque chose.

Ce qu’ils ne comprennent pas c’est que je ne veux pas parler. Je sais que c’est ça, la solution, mais de toute façon j’en suis incapable. Il n’y a rien à expliquer. C’est comme ça et puis c’est tout. Ils ne comprennent pas que tout ce dont j’ai besoin, c’est qu’on me prenne dans ses bras et qu’on me laisse pleurer, me vider jusqu’à la déshydratation.

Pleurer. Rien de tel pour se vider de toutes ces saletés. Mais je n’ai pas le choix, je dois stocker. Pas de bras sur lesquels m’appuyer. Mais après tout je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. J’ai négligé les bras en pensant ne plus en avoir besoin.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité